lundi 9 novembre 2020 

 14h00 - 15h30


 
Salle 341

Communications gestion des risques et thème de l'année

Modérateur(s) : 
 Christian DELAUNAY (Longjumeau),  Pierre ABADIE (Mérignac)  
  

Conformité des prescriptions postopératoires d’anticoagulants dans un service universitaire

Orateur(s) :  Jean-Yves JENNY (Strasbourg) 

Auteur(s) :   Cyril GUILLOTIN (Strasbourg)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
Le juste équilibre entre la prévention du risque thrombotique et le risque hémorragique iatrogène reste discuté, et les recommandations nationales et internationales sont parfois discordantes. L’objectif de cette étude était d’analyser de l’application de ces recommandations dans un service universitaire et multi-opérateurs. L’hypothèse était que les prescriptions étaient conformes aux recommandations dans plus de 70% des cas.

Méthodes :
Une étude observationnelle rétrospective, monocentrique a été menée sur toutes les interventions programmées de l’année 2018. Les dix interventions les plus fréquemment réalisées ont été sélectionnées. Les données démographiques et péri-opératoires de chaque patient et les prescriptions d’anticoagulants ont été recueillies à partir du dossier informatisé. Les recommandations nationales disponibles en 2018 (SFAR 2011) ont été prises comme référence. Une étude de conformité des prescriptions a été réalisée dans la population générale et pour chaque type d’intervention, et notamment les prothèses de hanche et de genou. Les complications hémorragiques ou thrombotiques dans les trois premiers mois postopératoires ont été recensées.

Résultats :
1.528 interventions étaient éligibles, et 1.117 dossiers ont été inclus. Une non-prescription d’anticoagulants a été faite dans 288 cas (25,8%), toujours conforme. Une prescription d’anticoagulants a été faite dans 829 cas (74,2%) : 367 étaient conformes (58,6%, significativement inférieur à 70%, p<0,000.1). Les causes des 462 prescriptions non conformes étaient : une indication non justifiée dans 100 cas (21,6%), une indication justifiée mais avec une durée excessive dans 353 cas (76,4%), et une indication justifiée mais avec une durée insuffisante dans 9 cas (1,9%).
Les prescriptions étaient peu conformes pour les prothèses de hanche et de genou, les changements de prothèse de genou et les méniscectomies du genou, et plutôt conformes pour les changements de prothèse de genou, les sutures méniscales et les plasties du ligament croisé antérieur.
132 évènements hémorragiques postopératoires ont été recensées (11,8%), dont 105 avec un retentissement clinique (9,4%). Seuls 6 évènements thrombotiques ont été diagnostiqués (0,5%) 4 thromboses veineuses proximales et 2 embolies pulmonaires non mortelles.

Discussion :
L’hypothèse de l’étude a été vérifiée : la conformité des prescriptions d’anticoagulants était significativement inférieure à 70%. En dépit de la diffusion des recommandations nationales officielles, l’analyse de pratique révèle un excès de prescription, malgré une incidence très faible des événements thromboemboliques, et un taux de complications hémorragiques significatif. Ces résultats devraient être confirmés dans d’autres centres.

Conclusion :
Il semble donc pertinent de recentrer les prescriptions postopératoires d’anticoagulants en chirurgie orthopédique programmée sur les recommandations actuelles.
 

Gestion de la thromboprophylaxie en arthroscopie. Comparaison entre recommandations et pratiques actuelles

Orateur(s) :  Jean-Yves JENNY (Strasbourg) 

Auteur(s) :  

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
La survenue d’une complication thromboembolique est une des hantises du chirurgien orthopédique. La prévention médicamenteuse est devenue systématique dans la chirurgie prothétique. La littérature est moins abondante et moins unanime pour la chirurgie arthroscopique, laissant la porte ouverte à diverses interprétations. L’objectif de cette étude était de comparer la pratique clinique quotidienne des membres de la Société Française d’Arthroscopie (SFA) aux recommandations nationales et internationales actuelles.

Méthodes :
Un questionnaire a été envoyé aux 1.000 membres de la SFA, posant quatre questions : qui décide de la prescription ? qui prescrit ? quelles sont les indications de thromboprophylaxie selon l’articulation opérée et le geste pratiqué ? quelles sont les molécules utilisées ?
Une recherche des recommandations nationales et internationales a été faite parallèlement.

Résultats :
524 chirurgiens ont répondu (52%). La décision de prescription et la prescription elle-même sont le plus souvent faites par le chirurgien, mais la variabilité des pratiques est importante. Le taux de prescription varie de 42 à 58% pour les gestes sur le membre supérieur, et de 45 à 90% pour les gestes sur le membre inférieur.
Les recommandations suggèrent de prescrire une thromboprophylaxie courte après méniscectomie en cas de facteur de risque surajouté, une thromboprophylaxie après ligamentoplastie du ligament croisé antérieur jusqu’à l’appui plantaire.

Discussion :


Conclusion :
La grande majorité des prescriptions d’une thromboprophylaxie après chirurgie arthroscopique dépasse les recommandations actuelles. Les chirurgiens ne semblent pas en être conscients. La littérature ne permet pas d’affirmer que les recommandations actuelles sont dépassées, et donc que l’excès de prescription est justifié. Il parait urgent de reconsidérer la pertinence les recommandations actuelles, mais aussi de les diffuser plus largement. En effet, les conséquences médicales mais aussi médicolégales d’une complication liées à une prescription excessive en dehors des recommandations peuvent être importantes.
 

Le burn out syndrome chez les chirurgiens orthopédiques : l'expérience Tunisienne

Orateur(s) :  Chérif KAMOUN (Tunis, TUNISIE) 

Auteur(s) :   Mohamed BEN SALAH (MOUROUJ 3, TUNISIE),  Houssem KRAIEM (Tunis),  Mehdi BELLIL (Sidi daoud, TUNISIE),  Ahmed ELLOUMI (Tunis),  Hamadi LEBIB (Tunis),  Mondher KOOLI (Tunis, TUNISIE),  Khaled HADHRI (Tunis, TUNISIE)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
Le burn out syndrome (BO) ou syndrome d’épuisement professionnel est un sujet d’actualité, de plus en plus étudié dans le domaine médical. Désormais reconnu par l’organisation mondiale de la santé comme une véritable entité pathologique, aucun auteur, à notre connaissance, ne s’est intéressé à ce phénomène chez les chirurgiens orthopédistes Tunisiens.
Notre étude a consisté à mesurer le risque de burnout dans la population des chirurgiens orthopédistes Tunisiens, et de préciser les facteurs protecteurs et favorisants.

Méthodes :
Nous avons utilisé le Maslach Burnout Inventory-Human Services Survey (MBI-HSS) qui a été rempli par 300 chirurgiens orthopédistes, sur la plateforme “Google Forms”, pour étudier le burnout dans ses trois dimensions : le score d’épuisement professionnel (SEP), le score de dépersonnalisation (SD), et le score d’accomplissement personnel (SAP).

Résultats :
56% des orthopédistes ayant participé à l’étude étaient à risque élevé de BO pour le SEP, contre 57% pour le SD et 75% pour le SAP.
Seuls 14% des orthopédistes étaient à risque faible de BO pour le SEP, contre 6% pour le SD, et 10% pour le SAP.
Les principaux facteurs favorisants retrouvés sont : le nombre d’heures de travail par semaine supérieur à 55 heures (hors gardes), la notion de harcèlement professionnel et la mauvaise ambiance au travail.
Les principaux facteurs protecteurs sont : la pratique d’un sport, le statut marital (célibataire), et les relations sociales en dehors du travail.

Discussion :
En comparaison avec les orthopédistes Français et Suisses, le risque de burnout (dans chacun de ses scores) dans la population des orthopédistes Tunisiens, est plus élevé. Plusieurs facteurs, tels que les conditions de travail, peuvent expliquer ce constat.
Les facteurs favorisants et protecteurs retrouvés dans notre étude rejoignent ceux retrouvés dans la littérature.
Nous avons noté qu'outre la charge de travail, les facteurs favorisant le burn out ne sont pas directement liés au travail, tels que la mauvaise ambiance au travail. Le nombre d'heures allouées aux tâches administratives était statistiquement alloué au SEP.
Tout comme dans l'étude menée par A. Garcia, nous avons constaté que les activités telles que le sport ou les relations sociales étaient des facteurs protecteurs.

Conclusion :
Le burn out syndrome est une entité dont les répercussions sur le personnel médical sont sous estimées. La chirurgie orthopédique, de part son caractère exigeant, tant sur le plan mental que physique, apparaît comme une spécialité où le burn out est un risque professionnel. Des mesures préventives, et une sensibilisation sur ce sujet, sont indispensables.
 

Discussion

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Durée de la discussion : 6 min

Etude comparative prospective randomisée sur les prothèses totales de genou assistées par bras robotisé versus technique conventionnelle; Evalution scanographique tridimensionnelle

Orateur(s) :  Guy DERHI (Cagnes-sur-Mer)  Régis PAILHE (Echirolles) 

Auteur(s) :   Benoit GAULIN (GRENOBLE),  Pierre PASCAL (Grenoble),  Brice RUBENS DUVAL (Grenoble)

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Durée de la présentation : 5 min
Durée de la discussion : 2 min


Introduction :
Le système de chirurgie assistée par bras robotisé est désormais disponible pour l'arthroplastie totale du genou (PTG), avec sa précision(1°,1mm).
Le but de cette étude était de montrer la supériorité du système de bras robotisé par rapport aux ancillaires mécaniques conventionnels en termes de précision de positionnement.

Méthodes :
Après approbation éthique, un essai clinique de supériorité, monocentrique, prospectif, contrôlé, randomisé, avec analyse en aveugle du critère principal a été réalisé. Deux groupes de 30 patients ont été constitués:
- Groupe robotique: les patients ont été opérés à l'aide du système bras robotisé,
- Groupe Conv: les patients ont été opérés en utilisant le système mécanique conventionnel

En préopératoire, les angles de positionnement des implants et l'angle HKA ont été fournis par le logiciel de planification du système robotisé.
L'angle HKA et les angles de positionnement des implants mesurés à partir de la reconstruction 3D du scanner post-opératoire ont été dérivés d'une mesure semi-automatisée. La mesure des angles a été réalisée par deux radiologues indépendants et à l'aveugle de la technique chirurgicale. Une analyse statistique a été réalisée.

Résultats :
L'angle HKA prévu était de 180 ° dans tous les cas dans le groupe conventionnel et dans le groupe robotique était en moyenne de 179,1°+/-1,43(175,8-180,9). L'angle HKA postopératoire était de 177,8°+/-1,87(173,3-179,8) dans le groupe Conv et 178,7°+/-1,0 (176,3–180,0) dans le groupe robotique.
La différence moyenne entre l'angle HKA prévu et l'angle HKA postopératoire était de 2,19° +/-1,87 dans le groupe conventionnel contre 0,44°+/-1,89 dans le groupe robotique (p <0,001). L'ICC pour les deux observateurs était supérieur à 0,93 et le coefficient d'inter-fiabilité de Pearson était r=0,980, p<0,001.
Pour les résultats secondaires, la précision du groupe robotique était meilleure pour tous les angles de positionnement 3D des implants, mais des différences significatives n'ont été observées que pour:
- Alignement de l'implant fémoral coronal 1,80°+/-3,6 pour le groupe conventionnel vs 0,70 ° pour le groupe robotique p<0,001
- Alignement de l'implant tibial sagittal 4,09°+/-2,08 pour le groupe conventionnel vs 1,83°+/-1,44 pour le groupe robotique p<0,001.

Discussion :


Conclusion :
Cette étude a démontré que le système assisté par bras robotisée était supérieur à la technique conventionnelle pour atteindre l'angle HKA prévu. Concernant les angles de positionnement 3D, la supériorité n'a été observée que de manière significative pour l'alignement coronal fémoral et l'alignement sagittal tibial. De plus, les angles prévus étaient ciblés spécifiquement pour chaque patient dans le groupe robotique contrairement au groupe conventionnel.
 

PTG MAKO versus PTG manuelles à 3 mois : Résultats cliniques

Orateur(s) :  Franck LACAZE (MONTPELLIER - SAINT JEAN DE VEDAS) 

Auteur(s) :   Florent BUSCAYRET (Montpellier),  Christophe FARENQ (MONTPELLIER),  Etienne MAURY (Montpellier)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
L’irruption des dispositifs d’assistance robotisée dans notre pratique chirurgicale provoque nombre d’interrogations. Ces dispositifs constituent-ils un réel bénéfice pour les patients? L’objectif de cette étude est de déterminer si l’utilisation d’une assistance robotisée de type MAKO/Stryker permet d’améliorer le résultat clinique des PTG à 3 mois post opératoire par rapport à une PTG conventionnelle.

Méthodes :
Deux groupes ont été comparés. Gr-1/conventionnel : 40 PTG successives (Persona/Zimmer, PS/cimentée, resurfaçage patellaire systématique), technique conventionnelle/iASSIST, réalisées en 2018. Gr-2/robotisé : 40 PTG successives (Triathlon/Stryker, PS/cimentée, resurfaçage patellaire systématique) avec assistance robotisée/MAKO, réalisées en 2019. Les deux groupes étaient comparables pour le sexe, la taille, le poids, l’IMC, le score ASA, la latéralité, le sex ratio, l’étiologie, les amplitudes de mobilité articulaire pré-opératoires (extension/flexion), l’EVA pré-opératoire, le score de WOMAC pré-opératoire, le périmètre de marche (PM) pré-opératoire. Au sein des deux groupes, le chirurgien, l’anesthésie, l’abord, les modalités d’hospitalisation et de rééducation étaient les mêmes. Les résultats cliniques précoces (3 mois) ont été évalués par l’EVA, le score de WOMAC, le PM, les amplitudes de mobilité articulaire (extension/flexion). L’âge était plus élevé dans le Gr-2 (73,2 +/- 7,0) que dans le Gr-1 (67,8 +/- 6,4). Les résultats étaient collectés par un observateur indépendant. Il s’agit d’une étude prospective à analyse rétrospective.

Résultats :
La douleur évaluée par l’EVA dans le Gr-2/robotisé était de 2,3 +/- 2,2 pour 3,9 +/- 1,6 dans le Gr-1/conventionnel (t test 0,0003).
Le périmètre de marche dans le Gr-2/robotisé était de 3,7 +/- 2,2 pour 2,5 +/- 1,0 dans le Gr-1/ conventionnel (t test 0,004).
La fonction évaluée par le score de WOMAC dans le Gr-2/robotisé était de 17,8 +/- 11,8 pour 28,0 +/- 11,8 dans le Gr-1/conventionnel (t test 0,0003).
Les amplitudes de mobilité articulaire dans le Gr-2/robotisé étaient de (0-0-118) pour (0-2-114) dans le Gr-1/conventionnel (t test 0,02).

Discussion :
L’optimisation précoce des scores algo-fonctionnels et des amplitudes articulaires (extension) dans le Gr-2 (assistance robotisée) des PTG est très significative en comparaison des résultats obtenus dans le Gr-1 (technique conventionnelle). La douleur est diminuée d’un tiers, le périmètre de marche progressait de moitié, le score de WOMAC est amélioré du tiers. La différence d’implant utilisé dans les deux groupes, constitue toutefois une limite à cette étude.

Conclusion :
L’assistance robotisée MAKO/Stryker améliore significativement la qualité du résultat clinique précoce (à 3 mois) des PTG par rapport à une technique conventionnelle. Il reste à confirmer cette optimisation des suites opératoires avec un plus grand recul.
 

Une intelligence artificielle basée sur un réseau neuronal convolutionnel permet une analyse précise au degré près de l’alignement des membres inférieurs.

Orateur(s) :  Florent BERNARD DE VILLENEUVE (Marseille) 

Auteur(s) :   Soufiane BENGADI (Marseille),  Bilal ELKADIM (Marseille),  Jean-Noel ARGENSON (Marseille),  Matthieu OLLIVIER (Marseille)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
Etudier la faisabilité de l'application d'un réseau neuronal convolutionnel (RNC) pour la mesure automatisée des angles définissant l’alignement frontal des membres inférieurs sur des télémétries.

Méthodes :
Après accord du comité informatique et liberté, 500 télémétries anonymisées ont été sélectionnées parmi une base de données de plus de 10000 télémétries,  selon les critères d’inclusion: absence de lésion congénitale, dégénérative, traumatique, matériel chirurgical au niveau des membres inférieurs.
Une analyse par deux chirurgiens entrainés a permis de relever huit points de repères: centre tête fémorale, centre échancrure intercondylienne, centre épines tibiales, points distaux des condyles fémoraux, points proximaux des plateaux tibiaux, centre talus.
A partir de ces points 4 angles étaient tracés Hip-Knee-Ankle (HKA), Medial Proximal Tibial Angle (MPTA), Lateral Distal Femoral Angle (LDFA) et Joint line congruency Angle (JLCA).
Un algorithme encodé via langage Python a été entrainé sur notre base de données: Un ratio divisé de 1/3/1 a été utilisé pour créer des ensembles de données d'apprentissage, de validation et de test.
Pour tester la validité du modèle proposé, une validation croisée a été effectuée avec 20 tentatives d’analyse (entrainement) de 100 télémétries (6400 points, 800 angles).
Les 300 télémétries suivantes ont été démultipliées en utilisant une segmentation masques successifs modifiant l’image de base pour obtenir trois segments pour chaque membre (fémur proximal, genou et cheville), enfin chaque segment était modifié par rotation et image miroir pour donner pour chaque segment dix images différentes.
Les 100 dernières télémétries ont été utilisées sans modification pour analyser les performances de notre algorythme.
L'Intervalle de confiance inter-cotateur était évalué en partant du postulat que les chirurgiens déterminaient les points repères et les mesures d’angles idéaux.
La différence entre angle idéal et angle obtenu par l’algorithme était également mesurée.

Résultats :
Le temps d’analyse pour l’obtention de 16 points et 8 angles par image était de 48+/-12 secondes par l'IA.
L’ICC du RNC était de 0.97 IC95%(0.92-0.99) pour HKA, de 0.96 IC95%(0.93-0.98) pour MPTA, de 0.95 IC95%(0.94-1), de 0.97 IC95%(0.93-0.99) pour JLCA.
L'écart moyen entre les angles mesurés par les observateurs et l’IA était de de 0.3° pour HKA, de 0.5° pour MPTA, de 0.5° pour LDFA et de 0.4° pour JLCA.

Discussion :


Conclusion :
L'algorithme CNN proposé a montré une grande précision pour la mesure des angles permettant l’estimation de l’alignement frontal des membres.
La prochaine version de l'algorithme intègrera une proposition pour les corrections angulaires réalisés lors des ostéotomies fémorales et tibiales.
 

Discussion

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Durée de la discussion : 6 min

Utilisation de l’intelligence artificielle pour prédire les résultats de l'arthroplastie de l'épaule

Orateur(s) :  Pierre-Henri FLURIN (Bordeaux-Mérignac) 

Auteur(s) :   Vikas KUMAR (Seattle),  Steve OVERMAN (Seattle),  Ankur TEREDESAI (Seattle),  Christopher ROCHE (Gainesville),  Ryan SIMOVITCH (West Palm Beach),  Thomas WRIGHT (Gainesville),  Joseph ZUCKERMAN (New York),  Howard ROUTMAN (Palm Beach Gardens)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
Les techniques d’intelligence artificielle (IA) peuvent être utilisés pour construire des modèles de prédiction et d’aide à la décision concernant des indications thérapeutiques. Dans le domaine des prothèses d'épaule (PTE), l'IA peut être utilisée pour identifier les patients qui bénéficieront le plus de cette chirurgie.
Notre objectif primaire était de déterminer la précision de l’IA pour prédire le résultat clinique après une PTE.
Notre objectif secondaire était de déterminer la précision de l’IA pour prévoir si un patient obtiendrait une amélioration clinique dépassant le Minimal Clinically Important Difference (MCID) et / ou dépassant le Substantial Clinical Benefit (SCB).

Méthodes :
Une analyse de l’IA a été menée sur une base de données de 6 210 PTE de même type, pour créer des modèles prédictifs après exclusion des révisions, fractures et hémiarthroplasties, parmi lesquels 4 153 patients avaient suffisamment de données préopératoires, peropératoires et postopératoires pour former et tester les modèles prédictifs. Nous avons utilisé trois techniques d’IA : régression linéaire, arbres de régressions multiples (XGBoost) et un hybride de régression linéaire et de « deep learning » (Wide and Deep), pour définir et tester des modèles prédictifs des scores ASES, UCLA, Constant, SSV, douleur (VAS) et mobilités actives.

Résultats :
Chaque technique d’IA a démontré une précision similaire pour prédire chaque mesure de résultat à chaque revue postopératoire, bien que de petites différences dans la précision des prédictions aient été observées.
Sur toutes les revues post-opératoires, la technique Wide and Deep a été associée à la plus petite Mean Absolute Error (MAE) pour chaque mesure, suivie par le XGBoost, puis le modèle de régression linéaire.
Ces modèles ont aussi permis d’identifier quels patients pouvaient atteindre une amélioration clinique supérieure à la MCID, avec une précision de 93 à 99% pour les scores cliniques, de 85 à 94% pour la douleur, la fonction et les mobilités et supérieure à la SCB avec 82 à 93% de précision pour les scores et 78 à 90% pour la douleur, la fonction et les mobilités.

Discussion :


Conclusion :
Trois techniques d’IA ont été utilisées pour mettre au point et tester des modèles de prédiction après PTE. Elles ont montré leurs capacités à utiliser des données préopératoires pour prédire avec précision les résultats cliniques et identifier qui atteindra ou non les seuils de prédiction d'amélioration MCID et SCB. Elles permettront dans un proche avenir de mieux cibler les indications de PTE et de mieux les aligner sur les attentes des patients.
 

Les mobilités prédites concordent-elles avec les mobilités cliniques post-opératoires dans les prothèses totales inversées d’épaule ? Utilisation d’un système de détection automatisé du mouvement.

Orateur(s) :  Marc-Olivier GAUCI (Nice) 

Auteur(s) :   Manuel Ignacio OLMOS (Cordoba, ARGENTINE),  Pierre-Emmanuel CHAMMAS (Montpellier),  Caroline COINTAT (NICE),  Laurent BLASCO (Nice),  Jean CHAOUI (Plouzané),  Manuel URVOY (Plouzané),  Pascal BOILEAU (Nice)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
L’utilisation des logiciels de planification dans les prothèses totales inversées d’épaule (PTEI) permet de modéliser et de prédire les conflits osseux et les mobilités postopératoires de l’épaule prothésée. Les systèmes automatisés de détection du mouvement permettent d’évaluer les amplitudes articulaires cliniques lors du suivi postopératoire.
L’objectif de notre étude était de rechercher une corrélation entre les mobilités prédites par le modèle préopératoire et les mobilités postopératoires mesurées manuellement et automatiquement. L’objectif secondaire était la validation du système de mesure automatisée. L’hypothèse de notre étude était qu’il existait une corrélation entre les mobilités prédites modélisées et post-opératoires cliniques mesurées.

Méthodes :
L’étude était prospective portant sur 45 PTEI toutes planifiées en préopératoire et implantées avec un guide patient-spécifique guidant le positionnement de la glénosphère. Les mobilités prédites étaient générées par le logiciel lors de la planification préopératoires, les implants posés étaient ceux qui étaient planifiés. Les mobilités postopératoires étaient recueillies lors de l’examen clinique à plus d’un an postopératoire. Les mesures étaient effectuées par 2 observateurs différents du côté opéré et controlatéral 1)« à l’œil » puis 2)à l’aide d’un goniomètre. Enfin, chaque amplitude était mesurée 3)avec le système ShoulderROM associant une caméra RGB-D et un logiciel de détection automatique tridimensionnelle du mouvement (skeletal tracking/Réseau Neuronal Convolutif).

Résultats :
La rotation externe et l’extension prédite était supérieure à la mobilité mesurée au goniomètre (+16° et +38°). L’abduction et la flexion mesurées au goniomètre était supérieures leur valeur prédite (+40° et 11°). L’adduction prédite était similaire à la valeur prédite. Il existait une différence entre les mesures « à l’œil » et au goniomètre qui étaient significatives. La différence entre les mesures faites au goniomètre et les mesures automatiques étaient significatives pour l’abduction (+11°, p<0,05) et la flexion (+11°, p=0,02) et non significative dans les autres cas.

Discussion :


Conclusion :
Les mobilités prédites ne concordent pas avec les mobilités mesurées finales. Les amplitudes entrant en conflit avec le pilier (rotation externe, extension) sont sur-estimées lors de la planification préopératoire. Les amplitudes entrant en conflit avec l’acromion (abduction, flexion) sont sous-estimées lors de la planification préopératoire. L’outils de mesure clinique ShoulderROM automatique doivent être améliorée pour la mesure de l’abduction et de la flexion.
 

Discussion

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Durée de la discussion : 4 min

Apprentissage d’une technique MIPO des fractures du radius distal : compagnonnage versus auto-évaluation vidéo-assistée

Orateur(s) :  François DUCOURNAU () 

Auteur(s) :   Louis BARTHEL (Strasbourg),  Sophie HONECKER (Strasbourg),  Priscille LAZARUS (Strasbourg),  Christophe MUCCIOLI (Strasbourg),  Stephanie GOUZOU (Strasbourg),  Sybille FACCA (strasbourg),  Philippe LIVERNEAUX (Strasbourg)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
Les techniques chirurgicales sont traditionnellement enseignées par compagnonnage. L'objectif de ce travail est de vérifier si l’utilisation d’une solution vidéo-assistée permettrait d’améliorer la courbe d’apprentissage par rapport à un enseignement traditionnel.

Méthodes :
Le matériel comprenait 4 chirurgiens chargés d’ostéosynthéser 15 fractures du radius distal par une méthode MIPO (minimally invasive plate osteosynthesis). Les interventions ont été filmées par une caméra HD. Les 5 premières fractures (étape 1) ont été opérées selon la méthode apprise par compagnonnage, les 5 suivantes après avoir lu un article et visionné une vidéo de référence (étape 2), et les 5 dernières après avoir visionné des courtes vidéos décrivant toutes les erreurs commises lors des précédentes étapes (étape 3). Chaque vidéo était notée de 1 (mauvais) à 5 (excellent) pour chacun des 20 items d’une grille OSATS adaptée, donc 10 consacrés aux gestes de base (B) et 10 spécifiques MIPO (S).

Résultats :
Pour les gestes de base, la moyenne OSATS de l’étape 1 était de 31.05/50, étape 2 31.1/50, étape 3 43.2/50. Pour les gestes spécifiques, la moyenne OSATS de l’étape 1 était de 24.8/50, étape 2 29.15/50, étape 3 46.4/50. Pour la totalité des gestes (B+S), la moyenne OSATS de l’étape 1 était de 55.85/100, étape 2 60.25/100, étape 3 89.6/100.

Discussion :
Nos résultats ont montré que l’utilisation d’une solution vidéo-assistée permettait d’améliorer la courbe d’apprentissage par rapport à un enseignement traditionnel concernant une méthode MIPO des fractures du radius distal. Sur le plan méthodologique, notre étude n’a pas comparé directement les résultats de 2 groupes distincts, mais plutôt l’évolution d’un même groupe après différentes méthodes d’apprentissage. Des grilles OSATS ont déjà été utilisées pour évaluer différentes pratiques chirurgicales mais jamais pour améliorer un apprentissage à l’aide d’une solution vidéo-assistée.

Conclusion :
Dans un contexte de remise en question des méthodes traditionnelles d’enseignement de la chirurgie notamment par la R3C, l’utilisation de solutions vidéo-assistées pourrait trouver une place dans l’auto-apprentissage des techniques chirurgicales. A terme, l’introduction d’algorithmes d’intelligence artificielle dans l’analyse automatique des erreurs humaines devrait encore accélérer la courbe d’apprentissage.
 

Osteoarthritis in semilunar and hamate bone. From MRI to artificial intelligence

Orateur(s) :  Rodolfo victor COSENTINO () 

Auteur(s) :   Juan Francisco GONZALEZ (La Plata, Buenos Aires, ARGENTINE),  Juan matías SALA (La Plata, Argentina),  Juan sebastián COSENTINO (La Plata, Argentina),  Fernando edmundo MENVIELLE (La Plata, Buenos Aires)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
Viegas first described the relevance of the lunates medial facet, and classified it into two types, type I and type II, He found in the latter osteoarthritis signs in 44.4%.
Our primary objective was to describe the relationship between the type of lunate and the occurrence of midcarpal osteoarthritis. As a secondary objective we developed a predictive model using Data Science methods to predict the presence of osteoarthritis.

Méthodes :
320 MRI were analyzed. A retrospective-descriptive study of lunates bone was performed, classifying it according to Viegas, in coronal MRI. We measured the length of the facet, and measured degenerative signs at the lunate and hamate bones.
In addition, demographics patient data was collected: age, sex, affected side.

Résultats :
226 cases (70.6%) presented type I lunate and 94 (29.4%) type II, with an average age of 43.06 years.
We found 24 cases of osteoarthritis (7.5%) in total. Three (12.5%) presented semilunar type I, and 21 (87.5%) semilunar type II.
No case (0%) of 1mm facets length presented osteoarthritis. Osteoarthritis was found in 4 cases of 2mm (16.66%), 4 of 3mm (11.42%), 8 of 4mm (36.36%), 2 of 5mm (28.57%) and 2 of 6mm (100%).
We developed predictive models with Data Science algorithms to predict the presence of osteoarthritis in the semilunar type II, using 2 types of variables: facet length (mm), and age, sex, affected side (demographic variables) and we obtained the following:
Logistic regression method, accuracy 0.72 (sensitivity 0.85, specificity 0.55)
Random Forest method we obtained accuracy 0.75 (sensitivity 0.66, specificity 0.95)
We obtained the best model using SVM (support vector machine), accuracy 0.91 and ROC 0.87

Discussion :
Viegas found 57 semilunar type I (34.5%) and 108 (65.5%) type II, in 165 specimens. The medial facets length ranged from 1 to 6 mm.
Nakamura found 29% type I and 71% type II. The most frequent facet measurement was 3mm.
Malik was the first to evaluate these on MRI.
Harley performed arthroscopies on patients with ulnar wrist pain and LT osteoarthritis. He described HALT (hamate arthritis lunotriquetral ligament tear).

Conclusion :
We found a correlation between facet, age, and osteoarthritis, based on MRI studies and patient data.
We created 3 predictive models with Data science using demographic variables and facets length to predict LG osteoarthritis.
 

Discussion

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Durée de la discussion : 4 min

Le "Deep Learning" pour l’aide au diagnostic radiographique en traumatologie : limites et difficultés de programmation

Orateur(s) :  Sylvain GUY (Marseille) 

Auteur(s) :   Damien TSENKOFF (Paris),  Patrick CHABRAND (Marseille),  Matthieu OLLIVIER (Marseille),  Jean-Noel ARGENSON (Marseille)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
L’intelligence artificielle se développe dans le milieu médical, notamment à l’aide du « Deep Learning ». La radiologie est le secteur où les résultats sont les plus probants, certains logiciels atteignant et même dépassant la précision diagnostique de médecins seniors. Les erreurs diagnostiques en traumatologie sont rares, mais peuvent avoir des conséquences fonctionnelles majeures. Une aide diagnostique radiologique par l’intelligence artificielle pourrait donc être bénéfique dans les services d’urgence. L’objectif est de programmer avec un nombre limité de radiographies un logiciel de Deep Learning d’aide au diagnostic radiographique des fractures de l’extrémité proximale du fémur, atteignant une précision diagnostique équivalente à celle d’un médecin urgentiste.

Méthodes :
Notre base de données était constituée de 1309 radiographies : 963 présentaient une fracture de l’extrémité proximale du fémur, et 346 étaient exempts de fracture. Une augmentation de l’échantillon par huit, amenant à 10 472 radiographies, a été réalisé selon une technique validée. Chaque radiographie a été annotée par un chirurgien orthopédiste à l’aide du logiciel RectLabel, en distinguant les zones saines des zones fracturées. Les fractures ont été classées selon la classification AO. L’algorithme de Deep Learning a été programmé sur le logiciel Tensorflow. 9425 radiographies annotées (90%) ont été utilisées pour la phase d’entrainement, et 1074 (10%) pour la phase de test.

Résultats :
La sensibilité de notre algorithme était de 60,87% pour les fractures du col fémoral, contre 66,84% pour les fractures du massif trochantérien. La spécificité était respectivement de 67,53% contre 69,58%, la valeur prédictive positive de 55,22% contre 55,89%, et la valeur prédictive négative de 74,33% contre 78,44%.

Discussion :
Nos résultats ne sont pas suffisants pour que l’utilisation de notre algorithme soit pertinente en pratique clinique courante. L’écueil principal était le faible nombre de radiographies à notre disposition, près de 25 fois inférieur à celui des meilleurs logiciels, ne permettant pas de mener la phase d’entrainement de manière optimale. La valeur prédictive négative demeure cependant non négligeable.

Conclusion :
La programmation d’un logiciel de « Deep Learning » d’aide au diagnostic radiographique d’une précision diagnostique pertinente ne peut être réalisée qu’à l’aide d’un nombre très important de radiographies, soit plusieurs dizaines de milliers.
 

Big Data : Analyse des données nationales française, Prothèse intermédiaire de hanche vs prothèse totale de hanche pour la prise en charge des fractures du col du fémur

Orateur(s) :  Corentin PANGAUD (La Tour de Salvagny) 

Auteur(s) :   Vincent PRADEL (Marseille),  Pauly VANESSA (Marseille),  Veronica ORLEANS (Marseille),  Matthieu OLLIVIER (Marseille),  Jean-Noel ARGENSON (Marseille)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
La prise en charge des fractures du col du fémur nécessite la pose de prothèse de hanche. La décision concernant l'utilisation d'une prothèse intermédiaire ou totale repose sur l'âge du patient, son autonomie mais aussi sur les habitudes liées au centre de prise en charge.
Il existe un manque d'information sur les risques liées à ces deux procédurese. Pour cela nous avons décider d'analyser l'ensemble des patients Français ayant eu un arthroplastie de hanche dans le cadre de la prise en charge d'une fracture du col du fémur.

Méthodes :
Nous avons réalisé une étude épidémiologique sur l'ensembles des données nationales françaises : base PMSI, incluant les patients ayant subi chirurgie d'arthroplastie : intermédiaire ou totale pour fracture du col fémoral. Les critères d'inclusions étaient : patient opéré entre 2015 et 2017. Les critères d'exclusions étaient : patients opérés de fractures bilatérales. Les données étaient obtenues grâce aux codes CCAM de prothèses de hanche (NEKA010, NEKA012...) et aux codes CIM10 liées aux fractures du fémur. Le critère de jugement principal était la reprise chirurgicale. Les critères de jugement secondaire étaient les luxations, les transfusions, la durée moyenne de séjour, la mortalité et la sévérité du GHM.

Résultats :
L'analyse des résultats a deux ans de follow-up retrouvait : 35% de prothèse intermédiaires de hanche (PIH) 65% de prothèses totales de hanche (PTH). Le taux de reprise chirurgicales était de 4,0% dans le groupe PTH et 2,6% dans le groupe PIH. Le taux de complication mécanique était de 4,9% dans le groupe PTH vs 5,7% dans le groupe PIH. Le taux de fracture périprothétique était de 1,1% dans les deux groupes. Le taux de transfusion était de 11,8% dans le groupe PTH vs 18,6% dans le groupe PIH. Le taux de luxation était de 3,7% dans le groupe PTH vs 4,0% dans le groupe PIH.

Discussion :
Nos résultats montrent des résultats comparables en terme de luxation dans les deux groupes ainsi qu'en terme de complication mécanique et infectieuses. Ceux ci sont différents de ceux de la littérature qui retrouvent en général un taux de luxation supérieur dans les groupes PTH. L'analyse de la littérature retrouve une meilleure fonction pour les patients opérés par PTH dans le cadre des fractures du col du fémur.

Conclusion :
Nous recommandons donc de réaliser des arthroplasties totales de hanche pour les fractures du col du fémur plutôt que des arthroplasties intermédiaires compte tenu du bénéfice fonctionnel et de l'absence de risque surajouté.
 

Collaboration internationale pour prédire l’effet de la chirurgie sur la marche des enfants avec paralysie cérébrale

Orateur(s) :  Eric DESAILLY (Saint Fargeau Ponthierry) 

Auteur(s) :   Omar GALARRAGA (Coubert),  Adam ROZUMALSKI (St. Paul-Minnesota),  Michael SCHWARTZ (Minneapolis-Minnesota),  Nejib KHOURI (Clamart)

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Durée de la présentation : 5 min


Introduction :
L’effet de la chirurgie sur la marche dans la paralysie cérébrale reste difficilement prédictible malgré les progrès en chirurgie orthopédique et en analyse quantifiée de la marche. La plupart des modèles de prédiction sont qualitatifs et pour un geste chirurgical isolé, avec des résultats variables. L'algorithme SiMCP2 que nous avons développé et présenté à la SOFCOT 2016 est un algorithme d"Intelligence Artificielle" qui simule l’effet de combinaisons de procédures chirurgicales sur la cinématique postopératoire, en fonction de l’état préopératoire du patient. Ce travail est une étude de validation externe sur des bases de données (BD) plus grandes et des populations différentes (France et Etats-Unis).

Méthodes :
L’algorithme SiMPC2 a été appliqué sur 2 BD avec respectivement 364 (Fondation Poidatz, France) et 3294 (Gillette, Etats-Unis) membres opérés d'enfants atteints de paralysie cérébrale. Pour chaque geste chirurgical (9 au total), un modèle de régression reliant la cinématique postopératoire avec les données préopératoires a été appris par des réseaux de neurones. Les différentes sorties des modèles ont été fusionnées selon les gestes chirurgicaux considérés et la pertinence statistique des modèles pour chaque variable postopératoire. Les performances sur les BD ont été comparées entre elles et avec un prédicteur naïf qui prédit toujours la moyenne postopératoire sur tous les membres. Les erreurs de prédiction du Gait Deviation Index (GDI) ont également été calculées.

Résultats :
Les erreurs de prédiction moyennes par angle cinématique étaient légèrement plus faibles pour la plus grande BD, avec 6,8° pour Gilette et 7,2° pour Poidatz sur toutes les courbes cinématiques. La performance relative au prédicteur naïf est supérieure pour la plus grande BD (+15% et +10% respectivement). Le GDI de la cinématique prédite était plus élevé en moyenne que le GDI postopératoire de 12,5 et 7,2 points respectivement pour Gillette et Poidatz .

Discussion :
L'applicabilité de l’algorithme SiMPC2 a été validé avec succès sur une BD d’une autre institution (Gillette). Le système a démontré une performance similaire, voire légèrement meilleure, sur une BD de plus grande taille. Paradoxalement, une surestimation de l’effet global sur la marche est augmentée. Celle-ci est en cours d’étude. La correction de ce phénomène est indispensable avant une utilisation pour l’aide à la décision chirurgicale.

Conclusion :
Si l'usage clinique de l’algorithme SiMPC2 n'est à ce jour pas validé et que des questions éthiques doivent encore être débattues,il vise à terme à aider le chirurgien à optimiser son programme chirurgical et à montrer au patient le résultat probable du traitement.
 

Discussion

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Durée de la discussion : 6 min