mardi 10 novembre 2020 

 09h05 - 10h00


 
Amphithéâtre Bordeaux

Communications libres

Modérateur(s) : 
 Bertrand BOYER (St Etienne),  Ronald ISIDA (Carpentras)  
  

Comparaison entre les cotyles céramique préassemblés et modulaires dans l’arthroplastie totale de hanche non cimentée : résultats préliminaires à 2.5 ans minimum

Orateur(s) :  Goulven ROCHCONGAR (Caen) 

Auteur(s) :   Mazen ALI (Orléans),  Régis BERNARD DE DOMPSURE (Nice),  Charles BERTON (Valenciennes),  Alexandre BLAIRON (Valenciennes),  Thierry FABRE (Bordeaux),  Olivier GASTAUD (Mouans-Sartoux),  Jean-François GONZALEZ (nice),  Luc LHOTELLIER (Paris),  Antoine MOUTON (Paris),  Julien PALLARO (Pessac),  Dorick PASSERON (Paris)

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Introduction :
Le couple céramique / céramique (CoC) est utilisé depuis plus de 40 ans dans la PTH. Malgré de nombreuses améliorations, plusieurs études reportent des évènements indésirables tels que fracture de tête, fracture d’insert et squeaking. Certains chirurgiens préfèrent utiliser des cotyles préassemblés avec insert céramique en vue de diminuer l’incidence de ces complications. Nous reportons les résultats préliminaires d’une étude post-marketing multicentrique en cours sur PTH réalisées soit avec un cotyle modulaire press-fit, soit avec un cotyle préassemblé à 2.5 ans de suivi minimum.

Méthodes :
Entre mai 2014 et janvier 2020, 973 PTH CoC ont été réalisées avec le cotyle modulaire Dynacup™ (g1) et 845 avec le cotyle préassemblé Dynacup One-C™ (g2). L’âge moyen était 67.5±9.8 ans (g1) et 67.2±9.5 ans (g2). L’étiologie principale était la coxarthrose primitive. Les évaluations radiologiques, cliniques et les questionnaires patients ont été réalisées en préopératoire et 2.5 ans après la chirurgie. Le test de Wilcoxon-Mann-Whitney a été utilisé pour comparer les scores postopératoires des deux groupes.

Résultats :
A 2.5 ans postopératoire, 551 (g1) et 375 (g2) hanches ont été revus. Le Harris Hip Score est amélioré de 51.2±16.6 à 95.2±8.2 et de 52.0±16.8 à 95.5±6.4 respectivement. Les scores Postel-Merle-d’Aubigné sont excellents ou bons pour 97% (g1) et 98% (g2) des patients. Le Oxford Hip Score augmente de 20.0±7.8 à 44.9±5.6 (g1) (N=553) et de 20.7±8.5 à 45.0±5.0 (g2) (N=377). Plus de 98% des patients sont satisfait des résultats chirurgicaux dans les 2 groupes et la moyenne du score EQ-VAS était de 82.6±14.5 (g1) (N=531) et 84.2±13.9 (g2) (N=363). Il n’y avait pas de différence clinique significative entre les deux groupes. On notait une fracture de l’insert en per opératoire due à un défaut d’alignement pendant l’insertion (g1) et deux cotyles mal positionnés et un cas d’impaction difficile du cotyle (g2). Les résultats radiologiques similaires sont similaires dans les deux groupes.

Discussion :
Aucune différence statistiquement significative dans les résultats radiographiques, fonctionnels ou complications postopératoires n’a été trouvée dans les 2 groupes.

Conclusion :
A moyen terme, les résultats préliminaires suggèrent que les cotyles préassemblés sont au moins aussi équivalents aux cotyles modulaires à design métal-back constant et avec un couple CoC.
 

Désescalade dans les révisions de prothèses de hanche (RPTH) par voie antérieure. Une série de 40 cas.

Orateur(s) :  Frédéric LAUDE (Paris) 

Auteur(s) :   Marie Roxana VIAMONT GUERRA (Sao Paulo),  Mo SAFFARINI (Nyon)




Introduction :
Peu d’études évaluent les résultats des RPTH, réalisées par voie antérieure. Cette étude présente les résultats cliniques et radiologiques à court et moyen terme, d’une série de RPTH réalisées par voie antérieure, en pratiquant une désescalade avec des tiges fémorales plus courtes que celles précédemment implantées.

Méthodes :
Entre 2010 et 2017, sur 52 hanche, 45 hanches (42 patients) ont été opérés par voie antérieure pour RPTH en utilisant une désescalade. Selon Paprosky, 17 hanches (38%) était de grade I, 9 (20%) de grade II et 19 (42%) de grade III. La principale cause de révision a été le descellement aseptique dans 29 cas (64%). 21 hanches (47%), conservant un bon stock osseux, ont été révisées avec une tige courte sans ciment. Le reste l'a été avec une tige cimentée sur un lit de greffon impacté. On a évalué a un an de recul minimum: score modifié de Harris (mHHS), taux de satisfaction et complications. L'analyse radiographique est faite sur les clichés pré, post opératoire et au recul maximum.

Résultats :
4 hanches ont été perdues de vue. Une hanche (1 patient) a dû être révisée de nouveau pour absence d'osteointégration à 13 mois sur fissure instable du calcar. Avec un recul moyen de 3.4±1.9 ans, le mHHS a augmenté de 50.6±12.8 points à 87.5±16.1 points. 30 patients (75%) étaient très satisfaits de leur révision. 2 patients étaient déçus. Il y a eu 5 fractures peropératoires, aucune infection, deux luxations sans récidive, et une neuropraxie transitoire du nerf fémoral latéral cutané. L’évaluation radiologique a permis de relever 8 enfoncement secondaire dont un seul a du être réopéré pour un échange de tête fémorale à 1 mois. On ne note aucune ostéolyse et un liseré dans la hanche réopérée.

Discussion :
La désescalade par prothèse metaphysaire courte dans les RPTH est logique si la qualité osseuse est bonne. Si la stabilité primaire de la prothèse n’est pas satisfaisante, ou si les dégâts osseux sont importants, nous optons pour une tige cimentée sur un lit de greffon impacté. Il est rarement utile de retirer le bouchon de la tige primaire et cette chirurgie peut se faire par voie antérieure.

Conclusion :
La désescalade dans les révisions de PTH par voie antérieure donnent des résultats cliniques et radiologiques satisfaisants. le taux de satisfaction des patients est très élevés et le taux de complications raisonnables.
 

Série rétrospective de 107 implants en trabecular métal pour révisions acétabulaires avec perte de substance osseuse : résultats cliniques et radiographiques à un recul moyen de 44 mois

Orateur(s) :  Matthieu GARCIA (Bordeaux) 

Auteur(s) :   Paul-Maxime LACROIX (Bordeaux),  Thomas THELEN (LA ROCHELLE),  Vincent SOUILLAC (Bordeaux),  Thierry FABRE (Bordeaux)




Introduction :
Les pertes de substances osseuses lors des révisions acétabulaires de prothèse de hanche représentent un réel défi technique. La littérature récente a confirmé l’intérêt des implants sans ciment en métal trabéculaire, avec une excellente survie des implants à moyen terme. L’objectif principal de notre étude était d’étudier le taux de survie précoce des implants en métal trabéculaire. Les objectifs secondaires étaient l’évaluation des résultats radiologiques (ostéo-intégration) et cliniques (scores fonctionnels et analyse des complications). L'hypothèse étant que le Système de Révision Acétabulaire en Métal Trabéculaire (TMARS) est une alternative fiable pour gérer les pertes de substance osseuses acétabulaires étendues dans les révisions prothétiques.

Méthodes :
Une étude monocentrique multiopérateurs a été réalisée au CHU de Bordeux; 107 patients opérés pour reprise de prothèse totale de hanche avec révision acétabulaire entre juin 2013 et décembre 2017 ont été analysés de façon rétrospective. Le critère de jugement principal était le taux de survie de l’implant. Les critères de jugements secondaires étaient la perte de substance osseuse, le type de montage réalisé, l’utilisation d’un cotyle double mobilité, les scores fonctionnels (HHS, PMA) et les complications post-opératoires.

Résultats :
107 patients ont été inclus avec un âge moyen de 68,6 ans (26-85). Les indications principales étaient : descellement aseptique (n=69), sepsis (n=26). Le recul moyen était de 44,1 mois (24-74,5). Dans 79,44% des cas un cotyle double mobilité était cimenté dans le TMARS. Le taux de survie était de 93,5% à un recul moyen de 44 mois; sept implants (6,5%) ont été déposés dont 3 pour sepsis et 4 pour instabilité. Tous les implants étaient ostéo-intégrés au dernier recul selon les critères de Moore. Les scores fonctionnels sont passés de 58,31 à 81,37 pour le HHS et de 7,16 à 13,37 pour le PMA. Le taux de complications post-opératoires était de 28% (luxation 14,02%, sepsis 8,41%).

Discussion :


Conclusion :
Notre étude a montré que les implants en métal trabéculaire sont une solution chirurgicale fiable dans la gestion des pertes de substance osseuses acétabulaires. L’utilisation d’une cupule double mobilité peut être envisagée dès lors que le diamètre du renfort en métal trabéculaire le permet. Ces résultats doivent être confirmés à long terme.
 

Le cotyle rétentif comme traitement des luxations récidivants de prothèse totale de la hanche : existe-t-il des différences entre les primaires et les traumatiques ?

Orateur(s) :  Kushal LAKHANI (Barcelona, ESPAGNE) 

Auteur(s) :   Víctor BARRO (Barcelona),  Unai JAMBRINA (Barcelona),  Felipe MOREIRA BORIM (Barcelona, ESPAGNE)




Introduction :
La luxation est encore aujourd’hui un problème lié à la prothèse totale de la hanche (PTH), et elle représente la première cause de re-intervention au cours des cinq premières années suivant l’opération. Un patient sur 5 souffrant de luxation de PTH peut développer une luxation récidivante, sa prise en charge étant considérée comme une intervention importante. L’utilisation d’un cotyle rétentif (CR) constitue une option de traitement pour ces patients, bien que les apports littéraires sur le sujet soient rares, avec des résultats très variables. L’objectif principal de notre travail est d’analyser les résultats des CR dans le traitement des luxations récidivantes de PTH, et comparer les résultats des PTH primaires avec les traumatiques.

Méthodes :
Dans cette étude rétrospective, réalisée auprès de 32 patients opérés dans notre centre entre 2008 et 2018, nous avons inclus des patients traités avec une CR diagnostiqués de luxation récidivante de PTH, avec un suivi minimum de 2 ans. Nous avons analysé et comparé les éléments suivants : variables démographiques, radiologiques, facteurs de risque pour la luxation et complications. Le test du Khi carré était utilisé pour déterminer les différences entre les pourcentages. La survie globale de l’implant des 2 groupes était générée en employant la courbe de Kaplan-Meier, et était comparée avec le log-rank test. Le software STATA était utilisé.

Résultats :
L’âge moyen des patients était de 73,68 ans, 62,5% étant des femmes. La moyenne d´épisodes de luxation était de 3,13 (2-7). L’extrémité affectée était la droite pour 56,25% des cas. Le suivi moyen des patients était de 60,09 mois (24-136). Les PTH primaires représentaient 62,5% (20/32) et les traumatiques 37,5% (12/32). Le 43,75% des patients présentaient un ou plusieurs facteurs de risque pour la luxation. Le taux d’échec pour un problème mécanique était supérieur pour le groupe des PTH primaires (30% vs 0%, p<0,05).

Discussion :


Conclusion :
L’utilisation des CR dans le traitement des luxations récidivantes des PTH primaires est associée à un taux d’échec élevé, et son utilisation de manière systématique doit être mise en question. Nous recommandons d’analyser les facteurs de risque de luxation pour chaque patient et d’établir une stratégie de traitement individualisée.
 

Restauration de la longueur des jambes, meilleure avec la double mobilité?

Orateur(s) :  Pauline BESONHÉ (Gedinne, BELGIQUE) 

Auteur(s) :   Olivier CORNU (Bruxelles, BELGIQUE),  Maité VAN CAUTER (Bruxelles),  François MELEBECK (Namur),  Adrien ALBERT (Namur),  François DAUBRESSE (Davejean, BELGIQUE)




Introduction :
L’inégalité de longueur des membres inférieurs (ILMI) après prothèse totale de hanche (PTH) est la première cause de litige. Cette ILMI peut être expliquée par la nécessité d’obtenir une hanche stable en fin d’intervention. La stabilité accrue de la double mobilité (DM) n’est plus à prouver. L’objectif de cette étude est de démontrer que l’allongement postopératoire est moins fréquent avec une PTH double mobilité.

Méthodes :
étude rétrospective comparant l’allongement postopératoire entre 44 PTH primaires conventionnelles et 41 PTH primaires DM. Tous les patients ont été opérés par le même chirurgien et la même voie d’abord (Moore). Une planification préopératoire était réalisée avec Orthoview R . L’ILMI a été mesurée en pré et postopératoire en utilisant la méthode de Woolson. L’allongement est défini comme toute différence de longueur du membre opéré entre le pré et le postopératoire. L’ILMI est définie comme toute différence supérieure à 5 mm entre le membre opéré et le membre non opéré. Les résultats ont été analysés par SPSS et considérés comme significatifs si p < 0,05. Différents sous-groupes ont été créés selon l’ILMI préopératoire (allongés, raccourcis, égaux).

Résultats :
En préopératoire, 28 jambes opérées étaient plus courtes que l’autre coté, 48 patients n’avaient pas d’ILMI avant l’opération et 8 avaient le membre opéré plus long que le coté controlatéral. L’allongement moyen était de 10 mm pour les PTH conventionnelles et 6 mm pour les DM. Les patients sans ILMI préopératoire étaient plus fréquemment allongés après une PTH conventionnelle (P = 0,035). En effet, 63% des patients avec une DM n’ont pas d’ILMI postopératoire contre seulement 31% des PTH conventionnelles.

Discussion :
La stabilité articulaire peut être obtenue soit par l’utilisation d’une PTH double mobilité soit par l’augmentation de la longueur du col dans les PTH conventionnelles. La seconde option semble entrainer plus d’ILMI et d’allongement. Cependant, la PTH double mobilité a été plus souvent utilisée chez les patients raccourcis en préopératoire, ce qui diminue le risque d’ILMI postopératoire. De plus, la différence entre l’angle cervico-diaphysaire de la tige fémorale et l’angle natif de la hanche pourrait influencer le résultat.

Conclusion :
le risque d’allongement post-PTH peut diminuer avec l’utilisation de la double mobilité.
 

Désescalade thérapeutique de l'implant acétabulaire dans les reprises de prothèses totales de hanche

Orateur(s) :  François-Victor RAY (NANCY) 

Auteur(s) :   Andrea FERNANDEZ (Nancy),  Lisa PEDUZZI (Nancy),  Laurent GALOIS (Nancy),  Francois SIRVEAUX (NANCY),  Olivier ROCHE (Nancy)




Introduction :
Les reprises de prothèses de hanches sont en constante augmentation. La désescalade thérapeutique des tiges fémorales a été étudiée ces dernières années, mais la littérature est pauvre concernant les implants acétabulaires. Nous avons considéré, au niveau acétabulaire que la désescalade thérapeutique consistait au passage d’un anneau de soutient à un implant de première intention. L’objectif est de montrer qu’il est possible, sous certaines conditions, de procéder à une désescalade thérapeutique des implants acétabulaires tout en assurant une stabilité mécanique sur le long terme.

Méthodes :
Sur les cinq dernières années, nous avons inclus rétrospectivement 19 patients (12 femmes, 7 hommes). Les étiologies de l’arthroplastie initiale étaient la dysplasie (8), l’arthrose (7), post-traumatique (3) et l’ostéonécrose (1). Un implant de révision était posé chez 5 patients dès la chirurgie initiale. Chez les 14 patients restants, la reprise pour un implant de révision survenait en moyenne à 13 ans de la chirurgie initiale. L’âge moyen était alors de 47,6 ans. Les défects osseux acétabulaires des descellements étaient définis selon Paprosky. Le centre de rotation des hanches prothétiques était médialisé dans 63% et latéralisé dans 37% des cas en comparaison du coté controlatéral.

Résultats :
La désescalade survenait à 6,8 ans du geste précédent. L’âge moyen était de 62,2 ans. Quatorze patients présentaient un descellement au cotyle (8), bipolaire (3) ou infectieux (3). Selon Paprosky, il y avait 3 stades 1, 4 stades 2A, 5 stades 2C et 2 stades 3A. Chez 5 patients, le motif de reprise était une douleur isolée (3) ou une instabilité (2). Une greffe osseuse était réalisée chez 14 patients par autogreffe morcelée (8), allogreffe morcelée (5) ou substitut osseux (1). Le suivi moyen était de 36 mois, sans liseré radiographique évolutif, hormis un descellement aigu traumatique. L’intervention a permis de corriger le centre de rotation dans 63 % des cas (12/19).

Discussion :
La désescalade de l’implant cotyloïdien apparait possible sous des conditions précises. Dans certains cas, l’indication initiale d’un anneau de soutient apparait excessif ou le stock osseux est restauré après la première chirurgie de révision permettant d’assurer une stabilité primaire satisfaisante. Le passage à un implant de première intention permet de plus facilement restaurer un centre de rotation proche de celui d’origine.

Conclusion :
La désescalade thérapeutique de l’implant cotyloïdien est possible lors d’une reprise après anneau de soutient sans descellement mécanique à terme si le stock osseux présent après dépose du matériel est suffisant.